Description du système Google First Click Free
Découvrez le principe First Click Free proposé par Google au début uniquement pour Google Actualités et (depuis 2008) pour Google Search en général. Est-ce une opportunité pour les éditeurs de site ou plutôt pour Google ? Voici quelques pistes de réflexion...Article mis à jour le 29/09/2015, publié initialement le 18/10/2008
Le système First Click Free (Premier Clic Gratuit) proposé par Google
First Click Free : comment ça marche ?
Le principe du système First Click Free ("1er clic gratuit") est de permettre aux éditeurs de sites ayant un contenu accessible uniquement aux membres ou aux clients de le faire indexer par Google afin d'obtenir en retour du trafic issu des recherches Google.Concrètement, Google propose ni plus ni moins de faire du cloaking :
- sur vos pages à accès restreint, vous mettez en place une détection du type de visiteur : si c'est Googlebot, vous lui laissez l'accès pour qu'il indexe tout le contenu, tandis que si c'est un internaute, vous ne lui donnez l'accès que s'il a payé. Sauf que... (voir ci-après)
- Google peut donc indexer les contenus en question et a fortiori lister les pages concernées dans les résultats de recherche
- si un internaute arrive sur votre site (rubrique payante) en provenance de Google, Google exige que vous laissiez l'internaute consulter votre page de contenu. Bien entendu cet internaute ne pourra pas consulter d'autres pages de votre site sans payer : seule la première page consultée en provenance d'une recherche Google est gratuite (c'est le First Click Free).
Ne me demandez pas comment vous allez faire pour les identifier, d'ailleurs même Google ne veut pas répondre à cette question. Car c'est très compliqué quand ils utilisent plusieurs navigateurs et surtout plusieurs appareils (ordinateurs, tablettes, smartphones avec éventuellement des IP différentes).
2015 : Google assouplit les règles
En septembre 2015, Google a légèrement assoupli les exigences imposées aux sites qui utilisent le système First Click Free permettant de faire indexer par Google des contenus accessibles aux internautes uniquement sur abonnement.Le changement du 29/09/2015 porte sur le nombre d'articles que les internautes peuvent consulter gratuitement s'ils proviennent de Google. Jusqu'à cette date, Google exigeait des éditeurs que les internautes puissent consulter au moins 5 articles par jour. Désormais, ce nombre est abaissé à 3 (source).
Cette spécification concerne aussi bien les contenus référencés par Google Actualités que ceux situés dans le moteur de recherche généraliste.
Le débat autour du First Click Free
Certains éditeurs de sites y voient une solution miracle et remercient Google. Voici pourquoi je ne partage pas leur avis...Avec ce système, Google a accès gratuitement à 100% d'un contenu que l'éditeur a pourtant choisi de faire payer. Google peut indexer l'ensemble du contenu et non pas seulement un titre et un chapeau d'article, ce qui lui permet de faire apparaître les pages concernées pour un très grand nombre de requêtes. Jusque-là ok mais il ne faut pas oublier que Google tire un revenu (via les liens sponsorisés AdWords ou AdSense) de tout ce contenu alors même que les internautes doivent payer pour le consulter !
Bien entendu, pour ne pas décevoir ses utilisateurs, Google demande aux éditeurs d'offrir leur contenu, sous forme d'une sorte de Promo Google permanente ! D'ailleurs, j'ai du mal à comprendre pourquoi Google se permet de dicter le nombre de consultations gratuites que l'éditeur peut autoriser : n'est-ce pas l'éditeur qui doit choisir ça ?
Les internautes qui connaissent suffisamment bien Google sauront qu'il suffit de faire une recherche sur Google et de cliquer sur le lien vers l'article pour le consulter gratuitement. Par exemple, on vous donne l'URL d'un article du Wall Street Journal et en cliquant dessus on vous demande de souscrire à un abonnement pour le lire. Prenez son titre, tapez-le dans Google en ajoutant "Wall Street journal" à la requête, et cliquez. L'article sera disponible en entier gratuitement.
On n'avait pas besoin du First Click Free pour mettre en place un tel système ; on peut aussi utiliser un autre système assez proche consistant à faire indexer le titre et l'introduction de chaque article payant : c'est le principe des archives payantes partiellement indexées (pour lire l'article en entier, l'internaute doit payer). Par contre je le reconnais, cette indexation partielle est bien moins efficace en termes SEO.
Google incite à faire du cloaking avec toutes les explications techniques nécessaires. Certes, si le contenu fourni à Googlebot est identique à celui fourni aux internautes, c'est une forme de cloaking acceptée par les moteurs de recherche. Mais en donnant l'habitude aux éditeurs de sites d'intégrer du cloaking, il ne faut pas s'étonner que certains cèdent à la tentation d'adapter (optimiser !) les pages servies à Googlebot...
Que se passera-t-il si un éditeur laisse Google indexer son contenu payant (grâce au cloaking) mais refuse de laisser l'internaute consulter le contenu gratuitement ? Google sortira-t-il ce site de l'index pour cause de cloaking ? Google effectue-t-il des contrôles pour vérifier que l'implémentation technique est correcte ?
Comment tester si ce modèle économique est rentable pour vous
Malgré mes remarques assez négatives mentionnées précédemment, je pense qu'il peut y avoir des cas où ce modèle économique peut fonctionner. En tout cas, grâce à la possibilité extraordinaire du monde numérique de pouvoir faire du tracking sur toutes les actions emarketing, les éditeurs de site peuvent fort bien mesurer si un système du genre First Click Free est rentable pour eux. Il suffit de mettre en place les bons outils, de faire les bonnes mesures pour au final se donner les moyens de vérifier si c'est rentable. En tout cas c'est exactement le genre de démarche qui est expliquée dans ma formation Web Analytics, organisée par Ranking Metrics.Ce qui me laisse penser que ce modèle économique risque de ne pas être le bon, c'est qu'avec un référencement efficace, l'internaute qui trouve un site via Google arrive directement sur la page qui l'intéressait : il n'a pas forcément besoin/envie de voir les autres pages. Dans ce cas de figure, si la 1ère page consultée est gratuite, le site ne rentabilisera sans doute pas sa zone payante.